Murer un gymnase est un acte violent, une solution de facilité totalement démagogique car elle ne résout en aucun cas un problème. C’est un emplâtre sur une jambe de bois. C’est le mur de la honte.
Effectivement, l’Etat s’est nettement désengagé depuis fort longtemps de la problématique des incivilités, confiant aux maires la responsabilité dans ce domaine.
Mais, les moyens existent, ils sont nombreux : rappel à l’ordre, réparation, accompagnement parental, suivi individualisé des individus au comportement fortement perturbateur… La liste est longue et révèle toute les possibilités
A Gap, ces moyens sont tout simplement ignorés, le maire a avoué lors d’un conseil municipal n’avoir tenté qu’à une seule reprise, depuis 2008, de mettre en place ses prérogatives en la matière, à savoir une convocation pour rappel à l’ordre.
En refusant d’assumer ses responsabilités, le maire manque à ses devoirs, se bornant à rejeter la faute sur l’Etat.
En choisissant de murer un gymnase dans un « quartier prioritaire ANRU », le maire prive les habitants, les membres d’associations, une école et un centre social d’un lieu de vie essentiel.
Le message est fort, la politique mise en œuvre affirmée : priver pour punir sans commencer par mettre en œuvre ses propres compétences et rejeter la faute à l’Etat.
L’image est choquante, reflet d’une politique publique absente du vivre ensemble. Parkings, quartiers aseptisés, auto-surveillés ou télé-surveillés ne font pas l’essentiel d’une société.
Remettre plus de moyens humains pour accompagner, écouter, comprendre, aider est indispensable.
Mais pour cela il faut une volonté et des moyens. A Gap, les deux manquent à l’appel… !