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Petite histoire de l’eau à Gap, une histoire sans fin

Suite au Conseil municipal de vendredi 17 juin dernier concernant l’alimentation en eau potable de Gap en cette période de canicule, nous souhaiterions apporter quelques précisions : ce n’est pas le captage des Choulières qui est un mirage, mais bien la politique du Maire de Gap concernant la sécurisation de l’approvisionnement en eau de la ville de Gap !

Aujourd’hui, l’eau qui alimente Gap est prélevée directement dans le Drac au niveau du hameau des Ricous sur la commune de Saint-Jean Saint-Nicolas. Ce captage a été autorisé en 2016 pour une durée de 5 ans … dans l’objectif de laisser le temps à la ville de Gap de trouver une solution pérenne et donc durable.


A l’automne 2017, pour éviter une pénurie d’eau potable, la ville de Gap avait été branchée en urgence sur la nappe des Choulières par arrêté préfectoral, avec l’obligation de sécuriser son alimentation en eau.

Depuis 2016, et malgré les alertes de 2017, le maire de Gap n’a pas amélioré, ni sécurisé l’alimentation en eau de Gap. La ville est donc alimentée par un captage qui n’a pas d’existence légale*.


Une solution est cependant possible : suite aux différents pompages précaires mis en place sur la nappe phréatique des Choulières pour pallier au manque d’eau potable, cinq communes du Champsaur ont travaillé à la création d’un captage commun pour améliorer et sécuriser l’alimentation en eau de leur territoire. Les  travaux sont actuellement en cours. En 2020, le maire de Gap s’est retiré de ce projet, refusant d’y participer ; assurant cet hiver encore “de ne pas risquer d’y mettre un centime”. Suite à ce refus du maire de Gap de participer à la création d’un véritable captage, Gap a été débranché des Choulières.

Lors du dernier Conseil municipal, le maire s’est voulu rassurant en indiquant que la réserve des Jaussauds avait une autonomie de 60 jours et qu’il avait demandé à la préfète l’autorisation de mettre “à nouveau” en place “une procédure d’urgence pour installer des dispositifs au niveau de la nappe des Choulières qui permettront d’alimenter en secours la ville de Gap” !

Plusieurs points nous inquiètent, entre autres :

  • La réserve des Jaussauds, alimentée par le captage des Ricous, est partagée avec les agriculteurs qui n’auront plus le droit d’irriguer, en cas de restrictions de l’usage de l’eau, l’alimentation en eau potable restant prioritaire. Ils seront donc les premiers à subir le manque d’anticipation d’une solution durable et pérenne.
  • Cette capacité permettra t-elle d’assurer la fourniture de l’eau potable à Gap à l’automne, période où la ressource en eau est la plus réduite si la sécheresse que nous connaissons continue de s’aggraver ?
  • D’un point de vue financier, comme en 2017, près de 600 000 € seront à nouveau nécessaires pour réaliser les travaux de raccordement d’urgence aux Choulières, sans pour autant régler la question de la sécurisation de l’alimentation en eau potable.
  • Par ailleurs des travaux indispensables sont à réaliser à la station vieillissante de traitement des eaux de la Descente à Gap et rien n’est véritablement engagé pour assurer sa remise en état.

Ainsi, après ne pas avoir pris au sérieux la nécessité de sécuriser l’alimentation en eau demandée par la préfecture et après avoir “tourné le dos” aux maires du Champsaur en refusant de participer à un captage commun de la nappe des Choulières, la ville de Gap s’est mise dans une situation inquiétante et précaire, mettant en danger l’alimentation en eau potable de notre ville et ne prenant en aucun cas en compte la nécessité d’irriguer nos cultures. 

Régulièrement, nous soulignons que le maire de Gap continue de fermer les yeux sur les véritables enjeux économiques, sociaux et environnementaux sans rien changer à la manière de gérer, ni d’être au monde. La situation de l’alimentation en eau de Gap en est l’illustration, nos alertes depuis de nombreuses années restent d’actualité…


* arrêté préfectoral publié le 15 décembre 2016 N° 05-2016-12-15-013, annulé par le Tribunal administratif le 14 mars 2019 et confirmé par la Cour administrative d’appel le 22 septembre 2020.