You are currently viewing 2025 : Un budget municipal qui pèse lourdement sur les Gapençais•es

2025 : Un budget municipal qui pèse lourdement sur les Gapençais•es

Le budget municipal présenté cette année illustre une dérive financière que nous annoncions depuis plusieurs années. La gestion des investissements, leur financement et le recours accru à l’endettement soulèvent de véritables inquiétudes. Il est urgent que les Gapençaises et les Gapençais prennent conscience des conséquences de ces choix budgétaires.

Des investissements mal maîtrisés et peu transparents

L’investissement est essentiel au développement de notre ville, mais il doit être structuré, planifié et orienté vers des priorités claires. Plusieurs projets récents ont montré un manque de maîtrise budgétaire :

  • Le parking Desmichel, dont les surcoûts n’ont pas été anticipés, tout comme ce fut le cas pour le parking de Bonne. Aucun budget n’est respecté.
  • Le projet d’achat du terrain des Cristayes à un prix très élevé, impactant directement les finances de la ville.
  • Des acquisitions immobilières sans vision claire, comme celle du Cours Victor Hugo et de la rue Carnot, qui restent sans projet défini.

Face à ces dérives, il est impératif d’exiger plus de transparence et une meilleure gestion des fonds publics.

Une baisse drastique des subventions d’investissement

L’un des points les plus alarmants de ce budget est la chute des subventions d’investissement, passant de 1,9 million d’euros en 2024 à seulement 431 000 euros en 2025, soit une diminution de 77 %. De plus, les subventions d’équipement chutent de 6 millions à 3 millions d’euros.

Nous devons nous poser les bonnes questions :

  • Fait-on vraiment le nécessaire pour obtenir des financements complémentaires auprès de l’État, de la Région et de l’Europe ?
  • Pourquoi ne pas proposer des projets plus adaptés aux enjeux environnementaux et sociaux, qui bénéficieraient de subventions plus importantes ?

D’autres villes comparables à Gap obtiennent davantage d’aides extérieures. Il est temps de redoubler d’efforts dans cette direction.

Un recours à l’emprunt au mauvais moment

Le manque de subventions et la mauvaise gestion des investissements conduisent à un recours accru à l’endettement :

  • 6 millions d’euros de dette supplémentaire pour le budget général en 2025, soit 140 euros de plus par habitant.
  • 2 millions d’euros d’emprunt supplémentaire pour la régie urbaine.

Or, nous savons tous que les taux d’intérêt sont actuellement élevés. Nous avions alerté il y a quelques années qu’il fallait emprunter lorsque les taux étaient bas. Aujourd’hui, la ville emprunte dans un contexte beaucoup moins favorable, ce qui alourdira inévitablement la charge des remboursements.

Une pression fiscale qui ne cesse d’augmenter

Le budget repose largement sur les impôts et taxes locales, atteignant 46 millions d’euros, dont 37 millions issus de la taxe foncière et de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires.

Quelques chiffres éloquents :

  • 40 % du budget municipal repose sur les Gapençais et les entreprises locales.
  • Sans compter la dette qui repose sur chaque habitant.e.
  • Depuis 2021, la taxe foncière et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires ont augmenté de 6 millions d’euros.
  • Le taux de taxe foncière à Gap est de 61,86 %, contre une moyenne nationale de 37,17 %.

En d’autres termes, Gap est la 7e ville de plus de 40 000 habitants où la taxe foncière est la plus élevée.

Malgré ces augmentations d’impôts, la municipalité peine à obtenir des financements extérieurs, ce qui aboutit à une double peine pour les habitants : plus d’impôts, moins de soutien extérieur.

Des choix budgétaires à revoir

Nous sommes convaincus qu’une meilleure gestion est possible, avec des engagements clairs:

  • Maîtriser les investissements, en s’assurant qu’ils répondent à de véritables besoins et qu’ils sont bien budgétés.
  • Rechercher davantage de financements externes, pour réduire la charge fiscale sur les Gapençais.
  • Limiter le recours à la dette, en empruntant au bon moment et pour des projets essentiels.
  • Baisser la fiscalité, afin de redonner du pouvoir d’achat aux habitants.
  • Instaurer une taxe sur les logements vacants, pour inciter à la remise sur le marché de logements inoccupés.

Un affaiblissement des services publics

Enfin, alors que les Gapençais ont besoin d’un service public de qualité, la municipalité diminue les budgets de fonctionnement et précarise ses agents :

  • 50 % des effectifs de la collectivité sont aujourd’hui des contractuels, en augmentation de 38,7 % par rapport à 2022.

Ce recours massif aux contrats précaires déstabilise les services municipaux et impacte la qualité des prestations rendues aux habitants.

Le budget présenté aurait pu être construit autrement, avec une gestion plus rigoureuse des investissements, une meilleure recherche de financements externes et un allégement de la pression fiscale sur les Gapençais. Des choix budgétaires plus responsables auraient permis de préserver l’avenir de la ville sans faire peser un poids excessif sur ses habitants.