CHOULIÈRES OU CHOU BLANC ?
Les aventures de Draculette et Aquabelle, les petites gouttes d’eau !
RÉALISATEUR CHERCHE PRODUCTEUR
Le jury dont vous faites partie doit départager 2 scénarios.
Il vous est proposé de suivre ce qu’il adviendrait de Draculette et Aquabelle les petites gouttes d’eau,
à l’horizon 2040, dans chacun de ces deux itinéraires selon le scénario.
« Moi, Draculette, la goutte d’eau, tombée sous forme de flocon au sommet du Grand Pinier à 3117 m d’altitude, au fond de la Vallée d’Orcières, je dévale dans le Drac Noir jusqu’à sa confluence avec le Drac Blanc, tout en m’oxygénant et en me minéralisant. À quelques centimètres près j’aurais pu me retrouver dans la vallée de Freissinières et rejoindre la Durance.
Au passage, sous la Base de Loisirs d’Orcières, je me charge en éléments polluants des effluents de la station d’épuration d’Orcières-Merlette,
Au lieu-dit les Ricous (altitude 1170 m), je me trouve, dérivée de mon lit naturel vers la prise du Canal de Gap qui vient juste d’achever une longue, difficile et coûteuse procédure d’autorisation et de protection qui aura duré presque 10 ans jusqu’en 2030 pour permettre le prélèvement d’eau destinée à la consommation humaine. La Déclaration d’Utilité Publique a pu finalement être accordée.
Ensuite pour moi un long périple d’écoulement libre, d’abord sur plus de 10 km à flanc de montagne dans une grande canalisation en compagnie des cousines gouttes d’eau vouées à l’irrigation. Au passage à Chabottes, un complément de secours d’eau de nappe, prévu en cas de baisse de débit à la prise des Ricous, est inéluctablement pollué à mon contact. Ensuite je passe dans un tunnel de 3,6 km sous le Col de Manse.
J’arrive dans la réserve des Jaussauds (altitude 1140 m) où je peux stagner pendant 2 à 3 mois et en profiter pour échanger des polluants avec mes voisines.
Destinée à être potabilisée, je m’engouffre dans une conduite de diamètre 400 mm sur 5 km et 300 m de dénivelé, jusqu’à la Station de traitement des eaux de la Descente ancienne route de Bayard (alt. 840 m) entièrement reconditionnée à hauteur de 6 000 000 € entre 2023 et 2026, surcoûts compris, sans subventions s’agissant d’une installation existante. L’idée de sa démolition-reconstruction n’avait pas été retenue en 2022.
Là, je subis des traitements très sophistiqués, à la fois physiques mais également chimiques, pour satisfaire à des normes toujours plus exigeantes, avant d’être stockée dans un grand réservoir de distribution.
Lorsque vous ouvrez le robinet de votre cuisine le matin : coucou ! Je suis irrémédiablement poussée jusque chez vous dans différentes canalisations de diamètres de plus en plus petits.
Au passage du compteur j’ai fait tourner l’aiguille pour afficher 1m3 supplémentaire d’un montant de 1,57 € TTC.
Mon périple n’est pas fini, loin s’en faut. À bientôt, pour de nouvelles aventures.»
« Moi, Aquabelle, petite goutte d’eau tombée sous forme de flocon au sommet du Sirac à 3 441 m d’altitude, au fond de la Vallée de Champoléon, je dévale dans le Drac Blanc, tout en m’oxygénant et en me minéralisant. À quelques centi- mètres près j’aurais pu me retrouver dans la vallée du Valgaudemar et rejoindre plus rapidement l’Isère à Grenoble.
A la confluence avec le Drac Noir, je me charge en éléments polluants pro- venant des effluents de la station d’épuration d’Orcières-Merlette.
Aux Ricous (altitude 1170 m), j’échappe à la prise d’eau du Canal de Gap et continue mon parcours en contribuant au débit réservé du Drac.
Je m’infiltre progressivement dans les sédiments alluvionnaires de la vallée et suis débarrassée de mes polluants grâce au fort pouvoir auto-épurateur des couches de graviers et de sables.
Je me trouve stockée dans une nappe alluviale d’eau de qualité, sans cesse renouvelée, représentant plus de 20 fois la capacité de la réserve des Jaussauds.
Aspirée par un des 2 forages dans cette nappe au lieu-dit les Choulières (altitude 1080 m), fonctionnant journellement, je suis refoulée dans une nouvelle conduite sous pression, jusqu’à un réservoir de 6 000 m3 construit à Manse.
Je constate avec satisfaction que l’eau stockée dans la réserve des Jaussauds est disponible en totalité pour l’irrigation agricole et le turbinage dans l’usine de Pont-Sarrazin !
Je m’engouffre ensuite dans une conduite forcée dans une micro- centrale située juste avant la station de traitement des eaux de la Descente. Je suis beaucoup secouée dans la turbine mais je produis de l’électricité.
Les investissements de 15 000 000€ ont été subventionnés à 50 %. Le pompage est compensé financièrement par la production de la micro-centrale, avec laquelle j’ai généré une production d’électricité de 2,3 fois supérieure à l’énergie du pompage.
La Station de la Descente a été rénovée en 2023 à peu de frais pour permettre une stérilisation préventive.
Les locaux libérés sont occupés par la nouvelle régie communautaire d’exploitation des ressources. Je suis ensuite stockée dans un grand réservoir de distribution en dessous de la Station.
Lorsque vous ouvrez le robinet de votre salle de bain le matin : Coucou ! Je suis irrémédiablement poussée jusque chez vous dans différentes canalisations de diamètres de plus en plus petits.Au passage du compteur, j’ai fait tourner l’aiguille pour afficher 1 m3 supplémentaire d’un montant de 1, 64 € TTC soit 7 centimes de plus que dans le scénario de Draculette, mais une eau très peu traitée, meilleure gustativement, j’ai produit de l’électricité et la réserve des Jaussauds est intégralement consacrée à l’agriculture. »
NOTRE AVIS :
A ce jour, les analyses, les études, les débats et échanges avec les acteurs de lʼeau nous amènent à privilégier le scénario dʼAquabelle, le seul à pouvoir assurer :
• la fourniture d’une eau de qualité constante et à la sécurité renforcée, sans ouvrage à ciel ouvert depuis le captage des Choulières ! (de très grandes villes sont ainsi alimentées en eau potable)
• un accord à construire entre l’Agglomération et le Canal de Gap, effaçant les querelles passées, séparant définitivement irrigation et eau potable, dans lequel chacun se retrouverait gagnant (gains de procédures, accord sur les micro-centrales, économies de frais d’exploitation pour le Canal hors périodes d’arrosage, sécurisation et renouvellement des installations, etc…)
• un approvisionnement en eau depuis la plaine de Chabottes, dans le respect des besoins, des enjeux et des projets du Champsaur et de Gap.